LA RESSEMBLANCE. - Découverte, prise de conscience et appropriation de la valeur expressive de l'écart dans la représentation.
Méthode : Propositions de questionnements et de fiches pour construire ses cours.
La notion de "RESSEMBLANCE" ouvre sur des définitions et les questionnements et problématiques qui s'y rattachent, puis sur des œuvres rappelant les questions des programmes d'arts plastiques.
Les fiches d'œuvres présentées ici sont à retrouver sur notre site disciplinaire.
D'autres références sont proposées en complément.
Les références pour la notion de RESSEMBLANCE sont classées suivant leur plus ou moins grande proximité avec :
la mimesis (écart minimum);
l'apparence du vrai (vraisemblance);
l'illusion du réel (écart maximum);
ou la construction imaginaire (fiction).
Ce positionnement dans l'écart avec leurs modèles reste toutefois artificiel.
ÉCART MINIMUM AVEC LE RÉFÉRENT - "L'art achève ce que la nature n'a pu mener à bien." Aristote (Phys., II, 8, 199 a 15-17)⚓
Définition : Mimesis
L'œuvre est vue comme imitation de la nature, tout en obéissant à des conventions qui lui sont propres. (Poétique d'Aristote - d'ap. Platon, La République). Exemple: la perspective pour figurer la profondeur.
L'écart est inhérent à ces conventions et à la représentation.
Référence : Zeuxis, Enfant aux raisins, 464 av. J.-C. à 398.
Notions : Référent, Mimesis, Imitation, Trompe-l'œil.
Mouvements : Réalisme, Hyperréalisme.
Vocabulaire : Réel. Apparence. Réalité et fiction. Perturbation. Mise scène.
Surprendre/ tromper. Accentuer. Présenter/ représenter une réalité.
QUESTIONNEMENTS ENVISAGEABLES
◊ Matérialité de l'œuvre
Quelles influences des matières, textures, mediums, supports, techniques sur l'imitation ?
Quelle est la potentialité mimétique de la matière ?
Comment la planéité du support peut-elle s'ouvrir à la représentation fidèle de l'espace réel?
◊ Mimesis et relation au lieu de présentation de l'œuvre / au contexte
Quelle part des architectures dans le trompe-l'oeil ?
Comment l'empreinte fait-elle œuvre ?
Quelles modalités de mise en œuvre du récit pour rester dans la réalité ?
◊ Reproduction et création. L'intention de la vérité.
La mise en scène peut-elle accentuer la mimesis ?
Quelles modalités de l'écart dans les œuvres sérielles et quels enjeux sémantiques pour une proximité maximale au référent?
L'exactitude laisse-t-elle un espace à la création personnelle ?
Comment la reproduction permet-elle la création ?
◊ Spectateur
Quelle est l'incidence du changement d'échelle sur la relation sensible du spectateur à l'œuvre figurative?
Le regardeur construit-il sa propre réalité pour reconstruire le réel ? (Subjectivité, perception de l'artiste et objectivité de la représentation mimétique)
◊ Science et technique
Comment s'approprier des images/processus scientifiques et technologiques dans un projet artistique.
La captation d'une œuvre (photo ou vidéo) est-elle toujours reflet de son référent?
Peut-on à partir de matériel morbide créer des "œuvres d'art"?
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PROBLÉMATIQUES POSSIBLES
La pratique artistique novatrice face à l'imitation de la nature...
L'objectivité au détour de la mimesis: jusqu'où le piège de la perception?
Le Temps à l'œuvre et la mimesis : dilatation, accélération, rythme...
La série et l'unique.
Justesse de l'accident, du hasard dans la représentation mimétique.
La photographie et la permanence du temps enfui.
Exemple : Paul VÉRONÈSE, Décor de la Villa Barbaro.
Décor de la Villa Barbaro (Palladio), v. 1561.
Peinture a fresco.
Murs de la sala a crociera (salle en croix).
Exemple : Cornelis Norbertus GIJSBRECHTS, Dos de tableau
Dos de tableau, 1670.
Huile sur toile.
66 x 86 cm.
Exemple : Johannès VERMEER : La Dentellière.
La Dentellière, 1669-70.
Huile sur toile transférée sur un panneau de bois.
24 x 21 cm.
Exemple : Quentin DE LA TOUR, La Marquise de Pompadour
La Marquise de Pompadour, 1752.
Etude préparatoire. Pastel.
32 x 24 cm.
Exemple : Man RAY, Antoine "Le sculpteur de masques", solarisation.
Antoine "Le sculpteur de masques", solarisation, 1933.
Épreuve gélatino-argentique.
8,5 x 5,8 cm
Exemple : Mona HATOUM, Van Gogh's back
Van Gogh's back, 1995.
Photographie couleur sur papier. Performance: dessin aux doigts avec savon sur un dos velu.
60 × 40 cm.
Complément : AUTRES RÉFÉRENCES EXPLOITABLES
Jusqu'au XIXe siècle
Nature morte aux pêches, Pompéi, entre 45 et 90 ap. JC. (fresque et pigments de couleurs).
VEIT STOSS, Tête d'Apôtre (détail), Retable de l'église ND de Cracovie, 1477-1489.
BELLINI Giovanni, Leonardo Loredan, v. 1501. (H/t)
DURER, Le jeune lièvre, 1502 (aquarelle et gouache)
LEONARD de Vinci, Etudes du fœtus dans l'utérus, 1511. (Esquisses colorées, Pierre noire, sanguine, crayon, encre sur papier).
LE CARAVAGE, La mort de la vierge, 1605 - 1606 (H/t)
SUBLEYRAS Jean, Anne Clifford, comtesse Mahony, v. 1747 (H/t)
SANMARTINO Giuseppe , Le Christ voilé, 1753. (sculpture)
CHARDIN Jean-Siméon, Les prunes, v. 1764-65. (H/t)
INGRES J-Dominique, La grande Baigneuse, 1808. (H/t)
XXe - XXIe siècles
DUCHAMP Marcel, Porte-bouteilles, 1914 / 1964. (Objet)
KOSUTH Joseph, One and Three Chairs, 1965
HANSON Duane, Supermarket Lady, 1969.
VON HAGENS Gunther, "Leçon d'anatomie" (exposition itinérante Body Worlds), 1977 et sv. (Plastination)
HUCLEUX, Jean-Olivier, Les jumelles, 1985. (H/t).
LAS VEGAS Boulevard, Strip, Hôtels et casinos à thème, 1990 et sv. (Architectures).
HATOUM Mona, Corps étranger, 1994. (Vidéo et installation).
GOINGS Ralph, Donut, 1995. (H/t).
MUECK Ron, Boy, 1999. (Sculpture)
HIRST Damien, Selfportrait, 2010. (Radiographies)
STANLEY Arinze, Negro Monalisa, 2018. (Dessin sur papier).
VRAISEMBLANCE - "La Trahison des images." René Magritte⚓
Définition : Apparence.
Caractérise ce qui paraît être vrai, ce qui se veut conforme à l'idée que l'on se fait de la réalité. Ce qui se rapproche de la réalité sans jamais atteindre le réel. Ce qui semble vrai, juste, plausible, crédible.
Caractère de vérité possible de quelque chose, qui trompe la réalité pour se faire passer pour vrai.
Vocabulaire :
Réel. Surprendre/ tromper. Apparence. Réalité et fiction. Exagérer/accentuer. Imitation. Présenter/ représenter une réalité. Perturbation. Mise en scène.
QUESTIONNEMENTS ENVISAGEABLES
◊ Questions de matérialité, techniques, supports etc.
Quels moyens/quelles intentions au service de la trahison ?
Le fictif. Comment "construire" matériellement /techniquement du réel ?
Le rapport d'échelle.
l'idéalisation.
◊ Art et société. La propagande des images. L'art au service du politique.
Tromperie sur la marchandise.
Vraie apparence et fausse vérité : mise en question du réel.
Le détournement des images.
Propagande.
◊ Mise en scène
la vérité fictionnelle, une vérité qui s'affiche fausse, mais vraisemblable.
Représentations plus vraies que nature.
Stéréotypes.
◊ Faux et usage de faux
Le faux peut-il produire du vrai ?
L'illusion peut-elle être crédible?
L'image peut-elle produire du vrai?
Y a-t-il une vérité dans les images?
Réalisme, impressionnisme... Coller au réel perçu, ressenti. Quelle vérité ?
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PROBLÉMATIQUES POSSIBLES
Vérité de l'illusion (matérialité, Justesse du flou).
De "l'impression" dans la représentation mimétique.
La perception du réel comme succédané de vérité.
Usage de faux pour plus de vrai. Le faux "pour de vrai".
L'invention de la réalité.
Une autre vérité est possible.
Jeux de lumière - couleurs pour tromper le regard.
Procédés sériels pour sensations réelles.
Exemple : Pere BORRELL DEL CASO, Escapando de la crítica
Escapando de la crítica (Una cosa que no puede ser o Muchacho huyendo de un cuadro), 1874. ("Fuyant la critique")
Peinture à l'huile sur toile. Trompe-l'œil.
75,7cm x 61cm.
Exemple : Edgar DEGAS, Danse espagnole.
Danse espagnole, deuxième étude. 1917-1918.
Bronze. Fonte à la cire perdue. Patine verte.
Hauteur : 0.435 m largeur : 0.162 m profondeur : 0.22 m.
Exemple : Annette MESSAGER, 10 portraits photographiques de Christian Boltanski
10 portraits photographiques de Christian Boltanski 1946-1964, 1972
Série de 10 photographies en 500 exemplaires signés.
22 cm.
Exemple : Felice VARINI, Trois cercles désaxés.
Trois cercles désaxés, 2005.
Peinture acrylique.
In situ. Dimensions variables.
Exemple : Georges ROUSSE, Sans titre (Rüsselsheim)
Sans titre, 2003.
Peinture.
Installation in situ.
Exemple : Raphaël FABRE, Avatar virtuel 3D.
Avatar virtuel 3D, 2017.
Création numérique.
70 x 100 cm sur logiciel ; 10 x15 impression photographique.
Complément : AUTRES RÉFÉRENCES EXPLOITABLES
Jusqu'au XIXe siècle
Lion des cavernes européen, Grotte Chauvet, 37 à 33 500 ans AC. (Peinture rupestre)
Oiseaux dans un buisson, Mur du tombeau de Chemhotep, v. 1900 av. JC. (Fresque)
MYRON, Le Discobole, v. 450 av. JC. (Statue).
PRAXITELE, Hermès avec le jeune Dionysos, 350 av. JC. (Statue)
Portraits du FAYOUM, Egype. V. 150 ap. Jv. C. (P/bois)
MA-YUAN, Paysage au clair de lune, v. 1200. (P/soie).
LEONARD, La Joconde, 1502. (H/t)
MICHEL-ANGE, David, 1501-1504. (Statue)
POZZO Andrea, Voûte de l'Eglise de Sant' Ignazio di Loyola, 1685. (Fresque).
DAVID Jacques-Louis, Bonaparte passant le Grand Saint Bernard, 1801. (H/t)
GERICAULT, Course de chevaux à Epson, 1821. (H/t)
MONET Claude, Le déjeuner sur l'herbe, 1865-66. (H/t)
BAZILLE Frédéric, Scène d'été, 1869-70. (H/t)
XXe - XXIe siècles
MAGRITTE René, Ceci n'est pas une pipe, 1929. (H/t).
Propagande, Union soviétique, 1939-45. (Photo)
RICHTER Gerhard, Tisch, 1962. (H/t)
ERNEST-PIGNON Ernest, Expulsions, 1978. (Dessin)
OLDENBURG Claes, La bicyclette ensevelie, 1990. (Sculpture)
KAPOOR Anish, Descent into Limbo, 1992. (Installation)
VIEILLARD Luc, La Rue Ozenne sous la neige, 1999. (H/t)
DEMAND Thomas, Bureau ovale de la Maison-Blanche, 2008. (Photo).
HARAHAP Agan, Safari, 2009. (Photomontage)
ERLICH Leandro, The Boat, 2010. (Vidéo)
MUECK Ron, Under an Umbrella, 2013. (Installation)
BANKSY, Le Radeau de la Méduse, 2015. (Fresque)
DEWEY-HAGBORG Heather, Probably Chelsea, 2017. (Num.).
Robot IA + OBVIUS, Portrait d'E. de Belamy, 2018. (Num.).
ROUSSE George, La chambre noire d'A-M Garat, 2019. (In situ).
ÉCARTS MAXIMUM AVEC LE RÉFÉRENT - "L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible." Paul Klee⚓
Définition : Illusion du modèle.
Rapport entre la chose et son modèle, tel que la chose donne l'image, l'illusion du modèle. L'écart est inhérent à ces conventions.
Picasso oblige ses sujets à garder leur identité. Même dans les portraits cubistes, la ressemblance n'est jamais démentie : la réalité doit être reconnaissable, ou l'entreprise n'a plus de sens. Jean-Luc CHALUMEAU
Vocabulaire :
Distorsion, aberration, déformation, exagération.
Stylisation. Caricature.
QUESTIONNEMENTS ENVISAGEABLES
◊ Matérialité de l'œuvre
Incidences des techniques, gestes, traces libérées comme vecteurs d'écart maximum par rapport au modèle.
Incidence de la touche visible dans la représentation du référent.
Le mécanisme d'impression comme vecteur d'écart.
◊ Espace de l'œuvre
Comment le lieu de présentation agit-il sur l'œuvre ?
L'incidence du lieu sur la lecture, la réception de l'œuvre.
◊ Artistique
Comment le référent est-il toujours présent sans la mimesis ?
Re-création d'un autre à partir d'un modèle.
Le cubisme questionnant le modèle.
◊ Transformations
Déformation, exagération. Distorsions / anamorphoses.
Trouble.
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PROBLEMATIQUES POSSIBLES
Insaisissable présence.
Interprétation et représentation, le grand écart du symbolique et du sensible.
Possibilité d'un écart maximum pour s'approcher de la vérité du modèle.
Ecart apparent pour déjouer l'apparence.
Brouiller la vue pour aiguiser le regard.
Ce que je vois, ce que je sens.
Invraisemblable ressemblance.
Exemple : Nicéphore NIEPCE, Vue de la fenêtre du domaine du Gras.
Vue de la fenêtre du domaine du Gras à Saint-Loup-de-Varennes. 1826 ou 1827
Photographie. Héliographie. (Contretype moderne).
Dim° : 14 x 20 cm
Exemple : Henri de TOULOUSE-LAUTREC, Jane Avril.
Jane Avril, Jardin de Paris, 1893.
Affiche (Lithographie en couleurs).
Dim° : 18,7 x 13,2 cm.
Exemple : Alexandre CALDER, Joséphine Baker.
Exemple : Niki de SAINT-PHALLE, La Tempérance.
La Tempérance (carte n° XIV), 1985.
Sculpture. Peinture. Polyester. Résine peinte.
240 x 161 x 70 cm
Exemple : CHRISTO, Projet pour le Pont neuf emballé.
Arc de Triomphe empaqueté (Projet pour Paris). sept-oct 2020.
Installation éphémère (en projet).
Dim° : 50 m de hauteur, 45 m de longueur et 22 m de largeur.
Exemple : Anselm KIEFER, Paysage écorché, pour Andrea Emo
Paysage écorché, pour Andrea Emo. 2014-2017.
Huile, émulsion, acrylique, gomme-laque, plomb et métal sur toile montée sur bois.
280 x 380 x 47 cm. 330 kg.
Complément : AUTRES RÉFÉRENCES EXPLOITABLES
Jusqu'au XIXe siècle
Chevaux ponctués, Grotte du Pech-Merle. 29.000 ans AC. (Peinture rupestre)
ANONYME, Dame de St-Sernin. v. 3500 AC. (Statue-menhir).
ANONYME, Tapisserie de Bayeux, 1070-1080. (Broderie)
BOSCH Jérôme, Le Portement de la Croix, v. 1505-15. (H/bois).
BREUGHEL Pieter, Le Combat de Carême et de Carnaval, 1559. (H/bois)
LE GRECO, La Mort de Laocoon, v. 1610. (H/t)
GOYA Francisco de, Hasta la muerte, Los Capricios, 1799. (Gravure à l'eau forte).
TURNER William, Vapeur dans une tempête de neige, 1842. (H/t)
MONET Claude, La gare St-Lazare, 1877. (H/t)
VAN GOGH Vincent, Les blés jaunes, 1889. (H/t)
XXe - XXI e siècle
KANDINSKI Wassily, Le cavalier bleu, 1903. (H/t)
PICASSO Pablo, Paysage au pont, 1909. (H/t)
MARC Franz, La vache jaune, 1911. (H/t)
MONDRIAN Piet, Pommier en fleurs, 1912. (H/t)
DELAUNAY, L'Équipe de Cardiff, 1912-1913. (H/t)
MAN RAY, Rayogrammes, 1923. (Impressions de photogrammes)
LEGER Fernand, Les loisirs, Hommage à David, 1948-49. (H/t).
BACON, Étude d'après le portrait du pape Innocent X par Velázquez, 1953. (H/t)
GIACOMETTI Giacometti, L'Homme qui marche, 1960. (Sculpture).
JACQUET Alain, Le déjeuner sur l'herbe, 1964. (Sérigraphie).
CHRISTO, Pont neuf emballé, 1985
COGNEE Philippe, Cabanes de chantiers, 1996. (Cire et H/t)
GEHRI Franck, Musée Guggenheim de Bilbao, 1991-97. (Architecture)
MUNIZ Vik, The Floor Scrapers after Gustave Caillebotte, 2011. (Collages, magazines récupérés).
KIEFER Anselme, Paysage écorché, pour Andrea Emo. ("Gehäutete Landschaft", Für Andrea Emo), 2014-2017
BORNSTEIN Emmanuel, Vaterfigur III, 2020. (H/t)
FICTION - "Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité." Cocteau⚓
Attention : Imaginaire
Fiction : produit de l'imagination qui n'a pas de modèle complet dans la réalité.
(CNRTL)
A.− Mensonge, dissimulation faite volontairement en vue de tromper autrui.
B.− Construction imaginaire consciente ou inconsciente se constituant en vue de masquer ou d'enjoliver le réel.
/ − En particulier, au singulier, dans le domaine artistique. Création imaginaire, souvent anecdotique, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique le plus souvent, constituant un code de lecture entre le créateur et son public.
QUESTIONNEMENTS ENVISAGEABLES
◊ Matérialité /matière
La transformation du réel par les jeux de l'illusion.
Corps fictionnel (déformation exagération, distorsion, mutation, hybride, chimère)
◊ Lieu
Espace inventé, villes, lieux utopiques (cadrage, montage, point de vue, intervention, détournement, réappropriation, utopies, folies...)
Comment le lieu de présentation concourt-il à accentuer, à rendre vraisemblable une œuvre de fiction ?
◊ Narration
La fabrique de l'imaginaire: la fiction rime-t-elle avec imagination ?
La fiction s'ancre-t-elle toujours dans une narration ?
La fiction comme construction sensible, révélatrice de l'intime ?
Comment créer de la fiction à partir du réel ?
Intervention du simulacre (commercial ou non) dans l'œuvre.
Les codes de lecture des œuvres religieuses.
Les créatures imaginaires au service du discours.
◊ Art et science
Comment la science redéfinit-elle le réel et le raconte ?
Simulations. Manipulation des images. Propagande.
Perception du réel à travers la fiction.
Comment la science dialogue-t-elle avec l'art ?
◊ Mise en scène
Dispositifs artistiques/techniques de production de fiction.
Mise en scène du pseudo-vrai, du fantastique, de l'hallucinatoire.
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PROBLEMATIQUES POSSIBLES
Fiction trop humaine: visions imaginaires.
Une fiction si réelle...
Traduire à sa façon et en se démarquant du modèle ?
Ré-inventer le réel peut-il être une trahison ?
La fiction comme fabrique de la croyance en un autre réel.
L'au-delà du réel.
En quoi une fiction peut-elle r/établir la réalité ?
Exemple : Les frères Limbourg , Les Très riches Heures du duc de Berry.
Les Très Riches Heures du duc de Berry. Vers 1411-1416.
Miniatures et enluminures.
Hauteur : 29 cm, Largeur : 21 cm
Exemple : Goya, Le sommeil de la raison produit des monstres.
Le sommeil de la raison produit des monstres. 1799.
Gravure à l'eau-forte et aquatinte
Série des Caprices commencée en 1797, éditée en 1799. Planche 43.
Exemple : Hokusaï, La Grande Vague de Kanagawa, 1830-32
HOKUSAI, Katsushika, La Grande Vague de Kanagawa ou Sous la vague de Kanagawa, 1830-32.
Gravure sur bois polychrome. Période Edo, Japon. Première de la série des "36 vues du Mont-Fuji". 248 x 370 mm
Exemple : Art Spiegelman, Mauss, 1986-91.
SPIEGELMAN, Art (1948) Maus, 1986 (t. 1) - 1991 (t. 2)
Dessin. Stylo plume sur papier. Ruban correcteur. Noir et blanc.
Bande dessinée de 292 planches de 1500 cases.
Exemple : Sophie Calle, Ici reposent les secrets des promeneurs, 2018
Sophie CALLE Sophie, Ici reposent les secrets des promeneurs, 2018.
Installation : plaque de marbre gravée, fente ménagée et coffre enterré.
Dimensions réelles d'une sépulture.
Complément : AUTRES RÉFÉRENCES EXPLOITABLES
Jusqu'au XIXe siècle
VAN EYCK Jan, Adoration de l'Agneau mystique, v. 1426-1432. (Polyptyque H/bois).
BOSCH Jérôme, Le Jardin des Délices, 1494-1505. (Triptyque H/bois)
ANONYME, Jugement dernier. Le diable au chaudron. Mur sud extérieur de la nef. Eglise St-Barthélémy de Mont (65). 2e moitié XVIe s. (Peintures murales).
ORSINI Vicino, Protée-Glaucos. "Parco dei Mostri," 1548-1580. (Jardins de sculptures de Bomarzo)
BRUEGHEL Pieter L'Ancien, La Chute d'Icare, c. 1558. (H/panneau)
FÜSSLI Johann Heinrich, Le cauchemar, 1781. (H/t)
BOULLÉE Étienne-Louis, Projet de cénotaphe à Newton, vue en élévation, 1784. (Dessin d'architecture)
DELACROIX Eugène, La Liberté guidant le Peuple, 1830. (H/t)
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XXe - XXI e siècle
MELIES George, Le Voyage dans la Lune, 1902. (Film)
DALI Salvador, Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade, une seconde avant l'éveil, 1944. (H/t)
BOLTANSKI Christian, La naissance de Christian, 1974. (Photographie)
WALL Jeff, Picture for women, 1979. (Photographie)
SKOGLUND Sandy, Radioactive cats, 1980. (Photographie d'installation).
SNOW Michael, Driven II, 1985. (Installation holographique)
FONTCUBERTA Joan, Fauna, MHN Barcelone, 1985-89. (Installation)
SHERMAN Cindy, Untitled #224. (Jeune Bacchus - Caravage), 1990. (Photographie)
BARNEY Matthew, Cremaster 1 : Green Lounge Manuel, "Cycle Cremaster", 1995. (Photographie)
ORLAN, Défiguration-Refiguration, Self-hybridations précolombiennes N°35, 1998. (Performances chirurgies).
NOBLE Tim et WEBSTER Sue, Dirty White trash, 1998. (Installation de déchets).
KAC Eduardo, Lapin VPF, 2000. (Alba, lapine transgénique).
KUSAMA Yayoi, Infinity Mirror Room: Fireflies on Water, 2000. (Installation lumineuse).
SORIN Pierrick, Nantes projets d'artistes, 2000. (Vidéo, 25')
BUBLEX Alain, Plug-in City 2000, Expérience monumentale, 2003. (Photographie).
HUYGUES Pierre, Two minutes out of Time. Ann Lee (Vidéo, DVD).
GARCIN Gilbert, Au musée, in "Looking at Contemporary Painting", 2005. (Photographie).
MATTHIEU Marc-Antoine, La 2,333e Dimension, Julius Corentin Acquefacques, 2004. (BD).